Les jeunes français et La Défense nationale : quelles réponses au désir d’engagement ?

Jacques Chirac, alors Président de la République, suspend le Service National Militaire en 1996. Cette suspension mène à la mise en place d’une réelle politique de recrutement des armées. En effet, dès 1997 d’importantes campagnes de communication s’imposent avec le but de faire connaitre les métiers de l’armée.

Les jeunes peu diplômés semblent être les cibles des campagnes de recrutement. En effet, suite à la suspension du Service National Militaire, les militaires du rang se font bien moins nombreux. Concrètement, avant 1996, 80% des militaires du rang sont des appelés. L’armée pense à cet instant, que pour grossir ses rangs, elle doit se contenter des jeunes en difficulté pour s’insérer sur le marché du travail. Cette réalité est-elle celle d’aujourd’hui ? Les jeunes en difficulté sont-ils les seuls à se destiner au monde militaire et à la défense nationale ?

Il n’est pas rare d’entendre que les acteurs politiques, mais également les jeunes, ne connaissent plus les armées depuis la suspension du service militaire. Nombreux sont ceux qui déplorent la diminution des implantations de l’empreinte militaire sur le territoire depuis 1996. Mais il est important de rappeler que dans les années 1980, les institutions militaires n’inspirent pas confiance aux jeunes. Aujourd’hui, 85% des jeunes français affirment avoir confiance en l’armée nationale. L’institution traduit pour ces derniers, une utilité sociale. Les jeunes français(es) ne sont plus aussi critiques et réticents face à l’autorité que représente l’armée. Les valeurs telles que la discipline, le sens du devoir et de l’engagement sont perçues de manière positive. L’engagement miliaire n’est pas une perspective qui fait fuir les jeunes français(es), bien au contraire. Le désir d’engagement des jeunes au sein de la défense nationale est bien réel.

Face à cette demande d’implication directe des jeunes au sein de la sécurité intérieure et de la défense nationale, l’État multiplie l’offre. C’est en ce sens qu’apparaît aujourd’hui la diversité des réponses de la part de l’État et des institutions militaires.

L’État permet une « première expérience défense » adaptée à tous les jeunes français(es).

 
1/ il est possible de réaliser un stage d’une semaine à six mois au cœur de la défense nationale, et cela dès la classe de troisième. 


2/  un apprentissage de six mois à trois ans est proposé pour les jeunes détenant un diplôme de niveau Brevet d’État Professionnel à Master. 


3/ pour les jeunes ayant une licence, au moins, un contrat armée-jeunesse est proposé.  

La « première expérience défense » traduit une offre qui correspond au désir d’engagement des jeunes. Tout en prenant en compte la diversité des niveaux scolaires de ces derniers. Cette réponse multiple est celle apportée dans une logique de découverte du ministère des armées.

« Le volontariat dans les armées » quant à lui permet aux jeunes français(es) entre dix-sept et vingt-six ans, de s’initier aux métiers de la défense. Il s’agit en effet d’un engagement d’un an renouvelable dans un des corps de l’armée française. Le volontaire est soumis au règlement de discipline générale des armées. S’engageant premièrement comme soldat, le volontaire a la possibilité d’être promu jusqu’au grade de sergent. La volontariat dans les armées permet une immersion totale dans le monde militaire sans aucune distinction entre le volontaire et les militaires d’active en fonction effective.

Les réserves opérationnelles militaires sont, depuis les attentats de 2015, connues de tous, ou presque. Les reserves militaires sont composées de citoyens volontaires. Ces derniers peuvent être issus du monde civil comme du monde militaire. Cet engagement traduit la participation effective des citoyens français(es) à la défense du pays. Après une formation spécifique, des entrainements à servir dans la réserve opérationnelle, les volontaires participent aux missions de l’armée française.

En somme, l’État français est conscient de la soif d’engagement actuelle des jeunes français(es) au sein de la sécurité intérieure et de la défense nationale. C’est en ce sens qu’il multiplie les possibilités de réponse. Aujourd’hui, chacun à l’échelle qui est la sienne, selon la vie civile qui est la sienne, peut contribuer à la défense du territoire français.

Florine MEDICI

Membre des Jeunes IHEDN