2021, clap de fin de la présence militaire française au Sahel ?

Les 14 et 15 février derniers, les présidents du G5 Sahel, mais aussi le président français, Emmanuel Macron se sont réunis afin de faire un point sur la présence française et la persistance de la crise sécuritaire au Sahel. 

Le 2 février 2021, un communiqué de la ministre des Armées, Florence Parly, a affirmé un renforcement de l’opération Barkhane avec l’envoi de 600 soldats supplémentairesParallèlement à cette annonce, des campagnes d’influence galvanisant le sentiment anti-français se développent particulièrement au Mali, théâtre « privilegié » de cette opération. Cette impopularité sur le sol malien traduirait une présence militaire française mal vécue par les habitants et les militants locaux qui dénoncent une « force d’occupation ». 

Après 10 ans au service de la France, Louis Saillans a publié son livre « Chef de guerre » en janvier dernier. Au sujet du Sahel, il affirme lors d’une interview, que la réelle question à se poser n’est pas de savoir si la France doit déployer toujours plus d’hommes, si elle doit renforcer Barkhane ou s’il serait préférable de renoncer à cette opération. En revanche, il convient de s’interroger sur les raisons qui permettraient à la France de prendre l’ascendant afin de (re)gagner les cœurs et les esprits sur ce théâtre après 10 ans de présence et des actions d’éclat indéniables. 

Le Sahel est une zone d’intérêt stratégique pour la France qui lutte au prix du sang contre une menace djihadiste croissante et toujours plus pernicieuse. Le maintien de la France au Sahel s’explique par des choix politiques qui visent, au-delà de la lutte contre les groupes armés terroristes, à renforcer les capacités des forces armées des Etats de la région. 

« Aujourd’hui, je crois que si nous disions aux Français que leur sécurité serait mieux prise en compte si tous nos soldats de Barkhane rentraient demain, si nous disions cela aux Français, je crois que nous ne dirions pas la vérité. Même si je vous le redis haut et fort, notre présence n’est pas éternelle. »

Florence Parly, le 20 janvier 2021 au Sénat

Florine MEDICI 

Membre des Jeunes IHEDN