« ÉTENDRE OU PARTAGER » : UNE DISSUASION NUCLÉAIRE FRANÇAISE ÉLARGIE À L’EUROPE SERAIT-ELLE COMPATIBLE AVEC LE TRAITÉ DE NON-PROLIFÉRATION ? ET JUSQU’OÙ POURRAIT-ON ALLER ?

Stéphane AUDRAND  20 MAI 2020

     

Le discours du Président de la république le 07 février 2020 à l’École militaire a évoqué un grand nombre de sujets, mêlant revue stratégique, doctrine de dissuasion, enjeux de l’Europe de la défense, souveraineté, contrôle des armements et éthique [1]. Parmi les questions saillantes, l’hypothèse d’une extension de la dissuasion française à « l’Europe » suscite beaucoup de débats, bien qu’elle n’ait pas été directement proposée. Si l’hypothèse d’un dialogue européen sur le sujet avait été évoquée par Jacques Chirac dès 1996, le contexte actuel rend l’idée objectivement moins théorique et plus crédible qu’alors. Le diable est dans les détails et chaque mot compte, selon que l’on parle de dissuasion « au profit de » ou « étendue à », « partagée » ou « contrôlée », avec des « partenaires », des « alliés » ou des « États membres », et bien sûr selon que l’on évoque « l’Europe » ou « l’Union européenne ».

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