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27 mars 2020
Sur proposition de la ministre des Armées, Florence Parly, et du chef d’état-major des armées, le général d’armée François Lecointre, le Président de la République, Emmanuel Macron a décidé, le 25 mars, de lancer l’opération Résilience. Cette opération militaire inédite est dédiée au soutien des services publics et des Français dans le combat collectif contre l’épidémie et dans les domaines de la santé, de la logistique, de la protection, en métropole et outre-mer. Alors que la Nation a plus que jamais besoin du concours de chacun, les armées sont et seront au rendez-vous.
Les missions de l’opération Résilience seront adaptées aux contextes locaux et seront le fruit d’un dialogue avec les autorités de l’Etat sur place, dans le respect des règles d’emploi des armées sur le territoire national et en mobilisant les ressources disponibles. Elles prendront en compte la priorité que constitue la poursuite par les armées de leurs opérations au profit de la sécurité des Français, sur le territoire national, dans les airs, sur les mers, dans l’espace cyber, comme sur les théâtres extérieurs. Cette opération sera distincte de l’opération Sentinelle, qui continue de se concentrer sur sa mission de lutte contre le terrorisme. Les armées s’engageront dans l’ensemble des secteurs où elles pourront apporter un soutien à la continuité de l’Etat.
Le ministère des Armées pleinement mobilisé
Mercredi 25 mars, le Président de la République, était à Mulhouse (Haut-Rhin) au sein de l’Elément militaire de réanimation (EMR). Il a souligné la mobilisation des armées : « cet hôpital a été monté dans des délais record par le Service de santé des armées (SSA) et l’armée de Terre. Les cinq Hôpitaux d’instruction des armées (HIA) sont aussi mobilisés, où des malades sont déjà pris en charge. Des opérations de transport sanitaire aérien et maritime ont déjà été réalisées par des avions ravitailleurs, dont les opérations Morphée de l’armée de l’Air, le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre, d’autres missions de soutien encore. Partout, je le sais, nos militaires sont prêts et déterminés ». Le Président de la République a également annoncé le déploiement du PHA Mistral dans le sud de l’Océan Indien et du PHA Dixmude dans la zone Antilles Guyane en soutien de nos territoires ultramarins.
Bilan des actions conduites cette semaine par les armées dans le cadre de la lutte contre le coronavirus
Le personnel soignant du SSA mobilisé
- Le SSA est pleinement impliqué dans le dispositif depuis le déclenchement du Stade 1. Tous les établissements hospitaliers du SSA, conformément aux consignes du Ministère des Solidarités et de la Santé (MSS), sont passés en Plan Blanc, dispositif hospitalier destiné à réagir aux crises sanitaires de grande ampleur.
- L’HIA Bégin (Paris), établissement de première ligne, fait partie de la liste des établissements de santé habilités à recevoir des patients atteints du COVID-19. Les HIA Percy (Paris), Sainte-Anne (Toulon), Laveran (Marseille), et Clermont-Tonnerre (Brest), établissements de santé de deuxième ligne, sont également pleinement mobilisés pour augmenter les capacités des établissements de première ligne et reçoivent désormais des patients.
- Le passage au stade épidémique a mobilisé l’ensemble du système de santé français. À ce titre, les autres HIA (Metz, Lyon et Bordeaux), établissements de rang 3, participent aux prises en charge et accueillent également, selon leurs capacités et les besoins de la santé publique, des patients atteints du COVID-19.
Tous les HIA étaient par ailleurs mobilisés dès la première heure de la crise, à travers les partenariats civilo-militaires qui amènent le SSA à avoir des professionnels de santé insérés dans des hôpitaux civils.
Les armées participent au désengorgement des hôpitaux dans les régions les plus touchées
1. L’EMR déployé à Mulhouse opérationnel
Le SSA, avec le soutien du Régiment médical (RMED) de l’armée de Terre*, a créé et déployé à proximité de l’hôpital de Mulhouse un EMR, structure médicale modulaire sous tente d’une capacité 30 lits de réanimation qui permet la prise en charge de patients atteints du COVID-19.
Le RMED a défini la composition et acheminé, dans des délais restreints, 182 tonnes de matériel. Les efforts fournis par les militaires de ce régiment, et par le personnel du SSA, ont permis à l’EMR d’accueillir le premier patient le mardi 24 mars en toute sécurité, et dans les meilleures conditions. Eu égard aux capacités de transfert entre le centre hospitalier de Mulhouse et l’EMR, celui-ci devrait atteindre sa pleine capacité d’ici peu.
Dans un premier temps, il a été projeté à Chanteau (près d’Orléans) auprès de la Direction des approvisionnements en produits de santé des armées (DAPSA) pour procéder à la préparation, au montage et à la qualification de l’infrastructure imaginée par le SSA.
L’EMR est armé par environ 120 personnels, dont 90 du SSA et 30 du RMED. Le personnel soignant comporte une quinzaine de médecins, dont 10 anesthésistes/réanimateurs, des infirmiers et aides-soignants, mais également des kinésithérapeutes et des ingénieurs biomédicaux pour le soutien médical.
* Plus d’informations sur le Régiment médical dans la brève de l’armée de Terre, ci-dessous.
2. Trois rotations Morphée depuis le début de la crise
À la demande de Florence Parly, les armées ont mis en alerte immédiate sur la Base aérienne (BA) d’Istres, dès le 17 mars, le Module de réanimation pour patient à haute élongation d’évacuation « Morphée », qui permet de transporter sur de longues distances, et dans des conditions de prise en charge adaptées, six patients atteints du COVID-19. Ce module est mis en œuvre sur les avions A330 Phénix et C135FR de l’armée de l’Air.
Ce véritable « service de réanimation volant » destiné aux patients nécessitant des soins intensifs (sous oxygénothérapie et monitorage constant), permet de participer au transfert des personnes gravement atteintes par le COVID-19 depuis les hôpitaux métropolitains les plus saturés vers des structures plus libres, en lien avec la Direction générale de la Santé (DGS). À ce jour, quatre vols transportant six patients ont été réalisés :
un premier, le 18 mars, de Mulhouse à Istres afin de transférer les patients vers les HIA Laveran (Marseille) et Saint-Anne, (Toulon) ;
un second, le samedi 21 mars, entre Mulhouse et Bordeaux ;
un troisième, le mardi 24 mars, de Mulhouse vers les hôpitaux de Brest et Quimper ;
un quatrième, le vendredi 27 mars, entre Mulhouse et Bordeaux.Opérationnel depuis 2006, le kit Mophée a été utilisé pour la première fois au Kosovo en 2008 et a depuis servi à cinq reprises : au Kosovo et en Afghanistan. Véritable capacité stratégique, il permet d’assurer, à tout moment, l’évacuation simultanée d’une dizaine de blessés graves depuis une zone d’opération, n’importe où dans le monde, jusqu’à la métropole pour sa prise en charge dans un hôpital militaire.
Le module est mis en œuvre par 18 personnes : six membres d’équipage et 14 membres du SSA pour la prise en charge des malades.
3. Le PHA Tonnerre transfère des patients depuis la Corse vers le continen
Entre les samedi 21 et lundi 23 mars, le PHA Tonnerre de la Marine nationale, renforcé de personnels et de moyens sanitaires du SSA, ainsi que de personnels soignants civils, a évacué 12 patients atteints du COVID-19, dont six en réanimation, depuis Ajaccio, en Corse, vers Marseille.
À leur arrivée, en coordination avec le MSS, ils ont été transférés dans les établissements de santé de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) pouvant les accueillir.
Pour cette mission, les capacités médicales du PHA ont été adaptées afin de pouvoir accueillir des patients, en et hors réanimation. Le Tonnerre a été configuré pour transporter des malades confinés, avec prise en charge sanitaire. Son équipage a été renforcé par l’embarquement d’ambulances, de marins du Bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM), d’un détachement du 2e Régiment de Dragons de l’armée de Terre, spécialisé dans la désinfection, et de la Chefferie du soutien santé (CSS) de la Force d’action navale (FAN).
La Marine nationale possède une expertise dans la conduite d’opération d’évacuation et d’assistance aux populations en détresse. Les marins du Tonnerre sont rompus à ce type de mission, ainsi qu’à l’intégration à bord d’éléments de forces interarmées ou civiles.
29 mars 2020
Opération Résilience – Florence Parly, ministre des armées, salue la solidarité européenne
- Les forces armées françaises et allemandes travaillent ensemble pour lutter contre le Covid-19. Cette coopération montre la solidité de l’amitié franco-allemande.
- Des hôpitaux allemands et suisses accueillent des patients français, évacués grâce aux hélicoptères des forces armées françaises.
- Un mécanisme européen (EATC) permet l’évacuation – grâce à un avion militaire allemand – de patients de Strasbourg vers l’Allemagne.
- Toutes ces actions incarnent une solidarité qui dépasse les frontières ; Florence Parly salue l’engagement des pays concernés et tous les soignants, personnels civils et militaires ayant rendu ces évacuations médicales possibles.
Florence Parly, ministre des Armées, et Annegret Kramp-Karrenbauer, ministre de la Défense de la République fédérale d’Allemagne ont échangé vendredi au sujet de la crise du coronavirus qui traverse toute l’Europe. A l’issue de cet entretien plusieurs décisions ont été prises pour soulager les hôpitaux du Grand Est.
D’une part, des hélicoptères NH90 Caïman du 1er régiment d’hélicoptères de combat de Phalsbourg (Moselle) ont commencé, dès le samedi 28 mars, l’évacuation de patients en réanimation vers plusieurs destinations : en France, en Allemagne, en Suisse. Ces évacuations par hélicoptère militaire se poursuivent aujourd’hui. Elles constituent des opérations logistiques et sanitaires complexes. La ministre des Armées salue le professionnalisme des militaires déployés, engagés aux côtés des services de santé civils.
D’autre part, l’Allemagne met aujourd’hui unA400M médicalisé à disposition de l’EATC (European Air Transport Command), une plateforme de mise en commun des moyens aériens de transport, ravitaillement et d’évacuation médicale de sept pays européens. A l’issue d’une mission d’évacuation médicale de Bergame (Italie) vers Cologne (Allemagne) pour soulager les hôpitaux de Lombardie, l’A400M de l’armée allemande transportera aujourd’hui plusieurs patients en réanimation entre Strasbourg et Ulm (Allemagne).
La France remercie l’Allemagne et la Suisse et leur exprime sa reconnaissance la plus profonde. Alors que nos pays sont confrontés à une crise majeure, ces évacuations médicales incarnent la solidarité européenne.
JPT